
Police et justice
Vous hésitez peut-être à faire appel à la justice après avoir subi des violences conjugales. Cependant, déposer une plainte peut être une étape cruciale qui vous aidera par la suite, par exemple pour obtenir des mesures de protection, en matière de droit de la famille, pour votre droit au séjour ou encore pour trouver un logement. Nous vous guiderons pas à pas.
Témoignages
J’ai mis du temps à demander de l’aide. Comme j'étais en situation irrégulière, je pensais que je n’avais pas le droit d’être protégée par la police. Mon ex m’a fait des menaces de mort, je savais que je courais un grave danger, mais j’avais très peur que la police me mette en prison ou m’expulse de la France en découvrant que j’étais sans-papier. J’ai fini par trouver une association d’aide aux victimes de violences près de chez moi qui m’a aidée. Finalement, tout s’est bien passé au commissariat. L’enquête est encore en cours et je ne comprends vraiment pas pourquoi ça prend autant de temps, mais je suis heureuse d’avoir franchi le pas.
Quand je suis allée au poste de police pour porter plainte, on m’a proposé de déposer une “main courante”. Je ne savais pas ce que c’était, et comme je ne parle pas bien français, je n’ai pas osé poser la question. Deux ans après, je n'avais toujours pas de nouvelles de la police et je me demandais où en était l’investigation quand une amie m’a expliqué que la “main courante” n'entraîne aucune action et qu'à la place j’aurais dû porter plainte. Elle m’a conseillé de retourner au poste, mais je n'ai pas envie de revivre tout ça. Je regrette de ne pas l’avoir su plus tôt et que les policiers ne m’avaient pas expliqué la différence.
Malheureusement, je subis beaucoup de racisme en France. C’est très difficile ici quand on est une femme noire et que l’on porte le voile. J’ai ressenti beaucoup de mépris depuis que je suis arrivée ici. Je n’ai jamais été prise au sérieux. J'ai décidé de ne plus accepter ce racisme et de me défendre. J’ai contacté le Défenseur des droits pour dénoncer les discriminations dont j’ai été victime dans ma recherche de travail et de logement. Je suis maintenant bénévole pour une association les week-ends pour aider d'autres femmes racisées en France à survivre aux micro-agressions et à l'exclusion quotidiennes.